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lundi 28 décembre 2015

A l'affiche : My Fair Lady

http://www.opera-lausanne.ch/typo3temp/_processed_/csm_3_My_fair_Lady__c__eracom_Bhakti_Devanthery__Pauline_Chanel__Benjamin_Maibach_copie_545b082d9a.jpg

Le thème de Pygmalion est à nouveau à l'affiche, cette fois-ci avec l'adaptation de la célèbre pièce éponyme de George Bernard Shaw, connue en tant que comédie musicale sous le nom de My Fair Lady.

Cette comédie d'Alan Jay Lerner et de Frederick Loewe fut créée en 1956 à New York. Ce fut immédiatement un succès, avec quelque trois mille représentations : un "raz de marée" du public comme le décrit Alain Perroux dans son livre consacré à la comédie musicale. Les succès gagnent l'Europe "d'autant que le film réalisé par George Cukor en 1964 (et couronné de 8 oscars) ne fait que décupler la popularité de l'ouvrage, traduit dans plusieurs dizaines de langues" (id.). Pour l'anecdote, le rôle d'Eliza ne fut pas confié à Julie Andrews, qui avait pourtant créé le rôle à Broadway. La "débutante" fut alors engagée par Disney... et remporta l'Oscar de la meilleure interprétation féminine avec Mary Poppins cette année-là !


I could have dance all night (1964)

Malgré toutes ces anciennes rivalités, on se régale aujourd'hui en écoutant Audrey Hepburn.

L'Opéra de Lausanne est bien inspiré d'avoir programmé cette comédie musicale comme spectacle de fin d'année. A Genève, depuis les représentations de décembre 1968, le spectacle n'a pas été à l'affiche. Il vous reste donc quelques soirées pour aller entendre Marie-Eve Munger dans le rôle d'Eliza, François Le Roux dans celui du professeur Higgins et Alexandre Diakoff dans celui de Doolittle. La mise en scène est quant à elle assurée par Jean Lermier.

lundi 21 décembre 2015

Brève : Musique de films muets

Il est parfois des partitions qui sont de beaux objets. Comme cette dernière acquisition :

The music of the silent films : piano solo : 50 original pieces and arrangements for solo piano : with authoritative text, film stills & photographs / music and image selections curated by Ben Model... Wise Publ.



Magnifique volume relié, richement illustré, bien documenté et au contenu attrayant : la musique de films muets pour piano. Seule ombre au tableau : l'ouvrage est en anglais...

Si vous maîtrisez la langue de Chaplin, vous pourrez donc y découvrir l'histoire de la musique de film de cette période cinématographique (1915-1927), mais aussi comment utiliser cette musique. En effet, l'index a classé les partitions par "humeur". Quelques explications sont données pour ces atmosphères, par ex. : 
  • comedy moderato : pour accompagner les séquences clownesques
  • misterioso andante : pour les scènes calmes, avec une forte tension
  • intermezzo : pour les "tea or garden parties" ou les danses légères
Chaque morceau est accompagné également d'une précision sur les scènes qu'il peut illustrer musicalement.

Les biographies des compositeurs terminent ce volume : J.S. Zamecnik, Albert W. Ketèlbey, Maurice Baron...

Cette nouvelle parution est peut-être due à un effet de mode, si on pense au succès du film The artist, ou encore au Corps de musique de Landwehr qui a dernièrement joué en live sur la projection de deux grands films muets : Metropolis et le Cuirassé Potemkine.

The music of the silent films : une idée de cadeau à mettre sous le sapin !

Disponibilité 
Fabienne

lundi 14 décembre 2015

The Wire: la musique comme une aventure

«Adventures in Sound and Music»: telle est la devise du magazine britannique The Wire qui, depuis plus de trente ans, couvre en toute indépendance l'actualité des musiques d'avant-garde.

Rock oblique, jazz libre, électronique, hip hop, musique contemporaine, musiques traditionnelles revisitées, «noise», art sonore: toutes les approches pointues et affranchies des formats pop balisés ont droit de cité, sans restriction géographique ni stylistique.

Preuve de leur ouverture d'esprit, un vieux numéro (No 88, juin 1991)
avec Jacko en couverture, titré "Michael Jackson pour les adultes"

Portraits fouillés, interviews longues et parfois exclusives comme celle de Jandek - Sterling Smith, musicien secret s'il en est - chroniques d'albums, de festivals, concerts, films, DVD, livres et expos, blind-test avec un artiste («The Invisble Juke-Box»), comic-strip, colonnes confiées à des invités: The Wire brosse un large panorama de la création contemporaine. Au début de chaque année, un numéro spécial intitulé Rewind propose une rétrospective complète de l'année écoulée, avec un best-of des sorties musicales, des analyses et commentaires.

Le magazine se situe au carrefour d'un véritable réseau d'activistes underground, ouvrant chaque mois ses colonnes aux playlists de bloggeurs, DJ, disquaires indépendants, labels, programmateurs de salles et musiciens du monde entier. La revue incarne à la perfection une ouverture d'esprit qui s'étend par-delà les chapelles: la musique soufi y a autant d'importance que John Cage ou le metal abstrait de SunnO))). The Wire tire un trait d'union précieux entre l'histoire du jazz ou de la musique électroacoustique et le futur de la techno, du hip hop ou de la pop music aventureuse. En outre, l'iconographie soignée et l'épure de la mise en page en font un objet d'art à part entière. The Wire est livré depuis 1997 avec une anthologie en CD des nouveautés musicales d'avant-garde (The Wire Tapper). De quoi joindre le son au texte et matérialiser les fantasmes nés de la lecture...

Au fil des numéros, ce sont aussi bien des figures comme Robert Wyatt, Mauricio Kagel, Kraftwerk, Magma, Robert Fripp, Jandek, Evan Parker, Zeena Parkins & Ikue Mori qui ont fait la couverture du magazine, que des émergences comme Dean Blunt, Laurel Halo, Matana Roberts, Joanna Newsom, Actress ou Ben Frost.

La dernière livraison en date, celle de décembre 2015, porte le numéro 382 et met en vedette Annette Peacock, compositrice, arrangeuse, chanteuse et pionnière du synthétiseur au début des années 1970. Compagne du pianiste Paul Bley, elle s'est illustrée dans un style musical entre jazz, chanson pop et musique expérimentale. Auteure d'un album solo devenu culte, I'm The One (1972), elle est toujours active et compte parmi ses admirateurs des artistes comme David Bowie, Brian Eno, Morcheeba ou Pat Metheny, qui ont repris ses chansons.


Incontestablement, The Wire est la revue qui fait autorité auprès d'un public curieux et exigeant ainsi que chez les programmateurs de salles et de festivals. Prescripteur, The Wire a souvent un temps d'avance et sait tendre l'oreille en direction des nouvelles tendances à la pointe (electronica, dubstep, black metal, drone, free-folk, etc.). Parmi les contributeurs réguliers de la revue, de nombreuses signatures respectées comme celles de Joseph Stannard, Simon Reynold, David Toop, Kodwo Eshun, Ian Penman, Mark Sinker.

The Wire a édité plusieurs ouvrages et son site web propose, outre de nombreux contenus rédactionnels, une librairie ouverte à des éditeurs de premier plan comme MIT Press, Norient, Duke University Press, Faber & Faber, etc.

On cherchera en vain un équivalent à The Wire dans la sphère éditoriale. Et comme vous aurez peu de chances de le trouver chez votre marchand de journaux, on ne saurait trop vous recommander de venir le consulter ou l'emprunter à la Bibliothèque musicale. Peut-être y trouverez-vous matière à de nouvelles sensations auditives...


Béné & Rod

samedi 12 décembre 2015

Ah ! la belle Escalade

En cette période de commémoration de l'Escalade, posons-nous la question sur les origines de la chanson qu'entonnent d'un même choeur tous les Genevois : Ah, la belle Escalade !

Bien qu'elle soit connue sous ce nom-là ou encore sous celui de "Ce fut l’an 1602", cette chanson est entre autres citée par John Jullien dans son ouvrage de 1845 "Chansons de l'Escalade ; précédées d'un Précis historique sur l'Escalade, et de notices sur la fête et sur les chansons", sous le titre "Allons, citoyens, de grand cœur" qui n’est autre que l’incipit de la mélodie. On nous apprend que la chanson - comprenant 10 couplets et le fameux refrain "Ah ! la belle Escalade, Savoyards, gard, gard" - a été composée sur l’air de la "Carmagnole", chanson révolutionnaire française, pour le renouvellement de la fête genevoise de l’Escalade en 1793. 

"Dès le premier anniversaire, les citoyens qui avaient été blessés à l’Escalade et ceux qui s’y étaient distingués se réunirent en un banquet. [...] Bientôt les parents, les amis, la population tout entière prirent part à la fête. Telle fut l’origine de la fête populaire. Des enfants, déguisés en Savoyards, apparurent au milieu du festin. Les chansons remplirent bientôt le rôle qui leur est assigné, et le fameux "Ce qu’è l’aino" fut sans doute entonné dès le premier anniversaire.[…] Le 9 novembre 1782, pendant l’occupation des trois Puissances, et à la veille de ce Conseil général de sinistre mémoire, le Conseil décréta que la fête ne serait pas célébrée cette année, vu les circonstances ; en 1785, il fut arrêté que les sermons commémoratifs seraient supprimés. En 1793, le gouvernement révolutionnaire réhabilita solennellement l’Escalade et la célébra dans le goût du jour."



Dans l'ouvrage "La belle Escalade de 1902" de Danielle Buyssens et Corinne Walker, les auteurs précisent qu’"au cours du XVIIIe siècle, la Savoie – désormais royaume de Sardaigne – était devenue, par son rapprochement avec la France, une puissance à ménager. Dès lors, le souvenir de l’Escalade, avec son lot de chansons vindicatives à l’égard du voisin savoyard, est de plus en plus mal venu. Aussi, lorsqu’à la suite de la révolution bourgeoise de 1782, l’oligarchie revient au pouvoir avec l’aide de la Sardaigne, elle supprime les services religieux et interdit les mascarades dans les rues. Les repas, eux, perdurent dans la plus grande discrétion. Il faudra attendre dix ans et la chute de l’ancien régime pour voir renaître, en 1793, la fête de l’Escalade."

François Ruchon écrit dans "La littérature de l’Escalade", article paru en 1952 dans "Escalade de Genève - 1602 : histoire et tradition", "C’est de 1793 que date la pièce qui a été pour de nombreuses générations du XIXe et du XXe siècle, la vraie, la seule chanson de l’Escalade : "Allons citoyens de grand cœur". De tout le fatras de l’époque, elle a jailli, alerte et vivante, sur son air de la "Carmagnole", avec son refrain bien sonnant ; nous l’avons chantée autrefois, dans la rue, quand l’Escalade était encore une fête populaire. Qui l’a composée ? Jullien, dans son manuscrit, nous dit qu’on l’a attribuée à la mère du colonel Dufour. Il n’a pas maintenu cette attribution dans son "Recueil" imprimé. Peu importe d’ailleurs. Elle a paru en décembre 1793, anonymement, au prix d’un sou, et, en 1874, fut éditée par Charles Fulpius, et lithographiée par Ch. Pinot, à Epinal, accompagnée d’un dessin dû à un jeune artiste, Louis Dunki, dans le style populaire et avec de vives enluminures. Tous les petits Genevois ont, un jour ou l’autre, tenu entre les mains cette feuille haute en couleurs qui a été réimprimée plusieurs fois."

Jules Thil dans "Chansons de l'Escalade : (Genève, 1602), lu à la séance du 15 avril 1837", nous apprend même qu’un autre air français bien connu a servi de mélodie à une chanson de l’Escalade : "De toutes les complaintes, cantiques, chansons de table, allusions égrillardes et scènes de tout genre, qu’inspira l’Escalade, et qui n’ont pour elles ni la naïveté du patois de nos ancêtres, ni le mérite de l’à-propos, les deux pièces les meilleures et les plus connues datent de la révolution de 1793 ; l’une est sur l’air de la "Marseillaise" ; l’autre sur celui de la "Carmagnole". C’est cette dernière dont le refrain retentit encore aujourd’hui dans les rues, et autour de la dinde traditionnelle : Ah ! la belle Escalade, Savoyards, gare, gare."


 version remixée Hard Trance / Happy Hardcore / Techno

Disponibilité
Fabienne

Ce billet est largement inspiré de la réponse à une question posée au service de renseignements à distance des bibliothèques de la Ville de Genève : InterroGE

lundi 7 décembre 2015

En coulisses : les affiches (3)

Dans le billet précédent, nous avons évoqué le catalogue des affiches comme mise en valeur du travail des graphistes, photographes et agences qui déploient leur créativité afin de nous taper dans l'oeil.

En bibliothèque, nous avons la possibilité de réaliser des expositions thématiques ! Dans nos murs, avec la collaboration du département des affiches du site BGE-Bastions, trois expositions ont eu lieu ces dernières années. 

En 2009, suite au versement des Archives municipales d'un lot d'affiches de l'AMR, nous avons pu monter une exposition rétrospective de cette association. Des graphistes et illustrateurs genevois de talent ont toujours collaboré avec cette institution. Certains n'en sont qu'à leur début, d'autres établissent une collaboration assidue avec l'AMR au fil des ans. Eric Jeanmonod, Claude Luyet, Aloys, Georges Schwizgebel, Exem, Poussin et bien quelques autres ont participé à annoncer les manifestations de l'AMR !        




Au Café du Grütli


Depuis 2009, les affiches de l'AMR continuent de venir enrichir notre collection.

Claude Luyet, 2000


En 2010, Genève fut la capitale internationale du Cirque. Pour la bibliothèque, ce fut l'occasion de collaborer avec nos collègues des Bastions pour une exposition autour du cirque ! Des affiches historiques furent montrées après avoir été restaurées. D'autres plus récentes ont rappelé au public que le Cirque national des frères Knie a depuis toujours l'habitude de travailler avec des artistes de renom, dont Hans Erni, Herbert Leupin ou Jean Tinguely !


Markus Campbell, 1961 et Donald Brun, 1975

En 2011, les affiches du Grand Théâtre furent à l'honneur, toujours en collaboration avec la BGE et son ancien directeur Monsieur Jean-Charles Giroud. Comme précédemment pour l'AMR, les murs de la bibliothèque ne suffisant pas, l'exposition se prolongea dans les locaux du Café du Grütli, ainsi que dans le foyer du Grand Théâtre. Les figures de Roland Aeschlimann et Roger Pfund furent prédominantes dans cette exposition, comme l'illustrent ces deux photos.

 





Disponibilité
Muriel

lundi 30 novembre 2015

La chanson qui dérange (2)

Suite (et pas fin) de notre remake bloguesque sur la Chanson qui dérange. Toujours inspirée du livre de Baptiste Vignol : Des chansons pour le dire : une anthologie de la chanson qui trouble et qui dérange (éd. Tournon, 2005), voici une thématique autour de l'auteur-compositeur-interprète : le fantasque Pierre Perret.

Notre ami Pierrot est un habitué de la chanson légère, mais il exploite aussi des thématiques plus complexes et plus graves telles la pauvreté dans la vieillesse (L'hôpital), le divorce (A cause du gosse), les commandos anti-avortement (Elle attend son petit), la famine en Afrique (Riz pilé), les guerres de religions (Au nom de Dieu), les conditions de la femme (La femme grillagée), les méfaits d'Internet (La mère des cons)...

Il créera même en 1969 sa propre maison de disques, Adèle, "qui lui donne la formidable liberté de décider à sa guise du contenu de ses chansons et de leurs arrangements, d’enregistrer comme il le veut et ne dépendre de personne." 

Il reçoit par deux fois un prix décerné par la Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA), pour sa chanson Lily qui dénonce la xénophobie et le sort des immigrés, et pour l'album La Bête est revenue, parlant des dérèglements d’une société et de l'extrémisme en tout genre.


Les jolies colonies de vacances

En 1966, au nom de la morale, Pierre Perret a été interdit d’antenne pendant six mois pour avoir interpréter cette chanson non expurgée du "pipi dans le lavabo" et de la référence à Tanger et de la sous-entendue traite des Blanches. Madame de Gaulle a même demandé l'arrêt de sa diffusion sur les ondes ! Que de polémiques autour de cette chanson.

 

Les jolies colonies de vacances
Merci maman, merci papa
Tous les ans, je voudrais que ça r'commence
Youkaïdi aïdi aïda.
...

Hier, j'ai glissé de sur une chaise
En f'sant pipi dans le lavabo
J'ai le menton en guidon d'vélo
Et trois canines au Père Lachaise
Les punitions sont plutôt dures
Le pion il a son pareil
Y nous attache en plein soleil
Tout nus barbouillés d'confiture.
...
J'vous envoie mes chers père et mère
Mes baisers les plus distingués
J'vous quitte là j'vais voir ma fiancée
Une vieille qu'a au moins dix berges
Les p'tits on a vraiment pas d'chance
On nous fait jamais voyager
Mais les grandes filles vont à Tanger
Dans d'autres colonies d'vacances.


Mon p’tit loup


Quel angle adopter pour attaquer ce thème périlleux du viol, sans crouler dans la vulgarité ? La première version de la chanson Mon p’tit loup est d’abord destinée à une jeune fille violée. En 1979, Pierre Perret en modifiera le texte pour en faire une complainte admirable et une berceuse plus universelle, délaissant cet humour qui lui laisse tout croquer pour ciseler un voyage au ton tendrement poétique. Bien que parue dans l'album Ça la fait marrer, cette chanson provoque plutôt l'effet contraire...

T'en fais pas, mon p'tit loup,
C'est la vie, ne pleure pas.
T'oublieras, mon p'tit loup,
Ne pleur' pas.

Je t'amèn'rai sécher tes larmes
Au vent des quat' points cardinaux,
Respirer la violett' à Parme
Et les épices à Colombo.
On verra le fleuve Amazon'
Et la vallée des Orchidées
Et les enfants qui se savonn'nt
Le ventre avec des fleurs coupées.

...Je t'amèn'rai voir Liverpool
Et ses guirlandes de Haddock
Et des pays où y a des poul's
Qui chant'nt aussi haut que les coqs.
Tous les livres les plus beaux,
De Colette et d'Marcel Aymé,
Ceux de Rab'lais ou d'Léautaud,
Je suis sûr qu'tu vas les aimer.

Le zizi

On ne peut pas parler de Pierre Perret sans évoquer son... Zizi ! L'espiègle chanteur s’applique comme un artisan et met trois ans à peaufiner sa chanson. Son plus grand succès commercial fut un phénomène de société. Ce titre pétri de métaphores montre que la France trouve à rire et à chanter dans la libération sexuelle. En effet, en 1974, le débat sur l’éducation sexuelle à l’école fait rage dans le monde politique et la société française. Rebelote, interdiction sur les ondes, mais grosse vente de disques avec 5 millions de 45 tours et 16 disques d'or. 

Souvenir en images dans l'émission Système 2 présentée par Guy Lux, dans laquelle Pierre Perret se prend d'un fou rire à la fin de sa chanson.

Afin de nous ôter nos complexes,
Ô gué, ô gué
On nous donne des cours sur le sexe
Ô gué, ô gué
On apprend la vie secrète
Des angoissés d' la bébête
Ou de ceux qui trouvent dégourdi
De montrer leur bigoudi
Une institutrice très sympathique
Nous en explique toute la mécanique
Elle dit nous allons planter le décor
Ô gué, ô gué
De l'appareil masculin d'abord
Ô gué, ô gué
Elle s'approche du tableau noir
On va p' têt' enfin savoir
Quel est ce monstre sacré qui a donc tant de pouvoir
Et sans hésiter elle nous dessine
Le p'tit chose et les deux orphelines

Tout tout tout
Vous saurez tout sur le zizi
Le vrai, le faux
Le laid, le beau
Le dur, le mou
Qui a un grand cou
Le gros touffu
Le p'tit joufflu
Le grand ridé
Le mont pelé
Tout tout tout tout
Je vous dirai tout sur le zizi
...

Disponibilité

Fabienne

lundi 23 novembre 2015

Aragon et Castille de Boby Lapointe




Vous aimez les chanteurs des années 50 ? Alors venez voir l’exposition qui leur est consacrée à la bibliothèque musicale. Parmi les chanteurs exposés, il y a Boby Lapointe. Je souhaite partager avec vous l’histoire d’une de ses chansons. J’ai choisi Aragon et Castille

Pouvons-nous considérer la chanson Aragon et Castille comme une chanson des années 50 ?
La réponse est oui. Car bien qu’elle ait été publiée sur 45 tours en 1960, elle fut écrite en 1954. Sa première apparition était dans le film Poisson d’avril où Bourvil l’interprète, mais malheureusement la chanson passe inaperçue.
Plus tard, la chanteuse Ginette Garcin essaya elle aussi de faire connaître la chanson, sans succès. 
En 1960, Boby Lapointe apparaît dans le film Tirez sur le pianiste, c’est là qu’il rencontre Charles Aznavour. Les deux hommes nouent une amitié, et Aznavour l’engage en première partie de sa tournée.
C’est à ce moment, que la roue tourne pour Boby Lapointe, il chante ses chansons loufoques telles que l’Hélicon, Ta Katie t’a quitté et Aragon et Castille à l’Alhambra et au club des Trois baudets entre autre.
En 1960 et 1961, il enregistre ses premiers disques, où paraît Aragon et Castille.

Si on analyse  les paroles de la chanson, on peut voir qu’elle est divisée en 4 parties.
1ère partie : Histoire principale. Elle met en scène une jeune fille du pays d’Aragon et un jeune homme du pays de Castille. On nous laisse supposer une éventuelle rencontre entre les deux personnages. La 1ère partie est également le refrain.
2ème partie : Dans sa chanson, Boby Lapointe, utilise la figure de style de la digression qui signifie « action de s’éloigner »
La digression c’est le changement temporaire de sujet au cours d’un récit, qui évoque une action parallèle au discours.
Dans le cas de la chanson, Boby s’éloigne de la glace vanille et citron, pour nous dire qu’il préfère la glace au chocolat mais que malheureusement son pâtissier n’en a plus.
3ème partie : À nouveau, on s’écarte de l’histoire principale. Boby  nous explique qu’être marchand de glace est un beau métier, à l’inverse de marchand de mouron (ver marin), qui est un métier moins marrant, Il nous indique aussi qu’un parent à lui est vendeur de mouron.
4ème partie : Cette fois, c’est la fin de la chanson. Boby nous explique qu’à cause de la distance, la fille n’aura pas sa glace vanille et citron, que le garçon n’aura au final rien vendu et que son commerce a fondu. Il n’y a donc pas de rencontre. Boby nous invite alors à chanter « jusqu’à demain ».
Si ce n’ai pas déjà fait, je vous invite à écouter cette chanson qui respire la joie de vivre et la bonne humeur.
Emilie

lundi 16 novembre 2015

En coulisses : les affiches (2)

Après le billet du mois dernier, en voici un nouveau sur les affiches qui se concentre sur le catalogue de la Collection suisse d'affiches, car depuis 2007, nous contribuons à enrichir ce catalogue avec nos affiches musicales genevoises. Avant cette étape importante, les affiches collectées à la bibliothèque étaient listées à l'aide d'inventaires "papier", puis, dès 1997, répertoriées avec un programme informatique. Ces différents inventaires n'étaient pas accessibles pour le public. 

Le catalogue suisse des affiches est hébergé sur le site de la Bibliothèque nationale suisse. Vous pourrez y lire un historique de l'affiche suisse, mentionnant les débuts de l'art de l'affiche en Suisse, la lithographie, la typographie, les affiches publicitaires et touristiques. 

Ce catalogue rassemble les collections des grandes institutions suisses : le Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale, la BGE, la Médiathèque Valais. Afin d'avoir un panorama complet des affiches suisses, la recherche peut se poursuivre sur le catalogue du Gestaltung Museum de Zurich qui possède une collection inestimable d'affiches, ainsi que sur le site de la Schule für Gestaltung de Bâle (SfG). :

A ce jour, toutes les affiches de La Musicale sont présentes dans le catalogue suisse, soit quelque 8400 affiches

Différents accès de recherche sont possibles :
  • par son contenu "musical" 
Par exemple, recherche des affiches de concert où Britten fut joué en "recherche avancée" :

 Nos affiches annoncent Britten 139 fois.
  • par son contenu iconographique
recherche dont la description iconographique contient par exemple : "instrument de musique" et "herbe", comme dans l'affiche de Marc-André Gentinetta ci-dessous.





  • par le nom d'une agence graphique
  • ou par le nom d'un graphiste 

 Exemple du travail de Jean-Michel Gerber 
dans différents genres musicaux !


D'autres graphistes se concentrent sur un seul domaine, comme Karl Dominic Geissbühler qui travaille pour le Opernhaus Zürich depuis des décennies.

La portée du catalogue de la Collection suisse d'affiches est relayée par Europeana, le portail numérique du patrimoine européen recensant plus de 38 millions d'objets. Bonne découverte ! 

Disponibilité
Muriel