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lundi 24 décembre 2018

Cadeaux de partitions

C'est Noël, le temps de faire plaisir en offrant quelques cadeaux. Mais quel casse-tête pour trouver que mettre sous le sapin, pour la bonne personne. Voici quelques suggestions tirées des nouveautés de la bibliothèque :





Pour cousin Théo, fan de séries télévisées : la BO de Game of thrones, pour piano.






 


Pour douce Maman : un bouquet de ballades romantiques.









Pour tante Tania, abonnée au Grand Théâtre, en prévision du prochain spectacle Médée : l'Avant-Scène opéra







 


Pour petit Tom : les plus belles comptines allemandes... et en français !







Pour oncle Thierry, grand bourlingueur : des airs traditionnels mexicains qui lui rappelleront ses voyages en Amérique latine.










Pour grand-mère Thérèse qui désire se mettre au piano : une méthode à son niveau.










Et pour agrémenter cette distribution de cadeaux, quelques petits airs enneigés au piano !







Joyeux Noël !

Fabienne

lundi 17 décembre 2018

Chansons de Noël pour les nuls

On connaît toutes ces fameuses mélodies - ou presque - et leurs paroles, mais qu'en est-il de leurs origines ? Voici quelques tubes et des renseignements à leur sujet figurant dans "Les plus beaux chants de Noël pour les nuls", qui, après leur lecture, vous rendront un peu moins... ignorants !

Mon beau sapin

Les paroles de cet hymne - "O Tannenbaum", dans sa version originale allemande - ont été écrites par un auteur anonyme en 1550. Même si elles concernent bien un sapin, il n'est pas question de Noël. Il s'agit d'un amant déçu se lamentant sous cet arbre et glorifiant la fidélité des aiguilles malgré l'hiver. Quant à la musique, la première version est du compositeur Melchior Frank. C'est la version de 1824 de l'organiste Ernst Anschütz, avec deux couplets supplémentaires transformant la lamentation amoureuse en chanson de Noël, qui est restée dans les anales. Au XXe siècle, étant une des rares chansons de Noël ne faisant pas allusion à la religion, elle est récupérée par des mouvements politiques de tous bords.  De nos jours, elle est même l'hymne de l'Etat du Maryland !




La jambe me fait mal

Cet air provient du pays des santons, d'où son titre en provençal ou en occitan "La cambo me fai mau". C'est sans doute Nicolas Saboly (1614-1675), maître de chapelle, qui a écrit ce chant racontant le périple d'un berger, qui, malgré sa jambe malade, désire aller rendre visite à Jésus nouveau-né, pour autant qu'on l'aide à seller son cheval. Le dernier refrain l'annonce guéri après être arrivé à destination :

Quand j'aurai vu le Fils de Dieu le Père,
Quand j'aurai vu le Roi du ciel venu,
M'en revenant de saluer sa Mère,
M'en revenant, tout sera différent.

Je n'aurai plus de mal,
Boute selle, boute selle,
Je n'aurai plus de mal,
Boute selle à mon cheval.

We wish you a merry Christmas


Un des plus célèbres cantiques profanes, anonyme, datant du XVIe siècle et mentionnant à la fois les fêtes de Noël et de Nouvel an. Il fait référence à la tradition anglaise des chanteurs venant à Noël quémander aux plus fortunés des friandises, des cakes, des figgy pudding (ancien plat aux figues servi à Noël) et de l'argent pour les plus déshérités.

Jingle bells

Le plus populaire des chants de Noël a été composé à Medford, Massachussetts, où une plaque commémorative le mentionne. James Lord Pierpont s'est inspiré des clochettes des courses de traîneaux très pratiquées dans cette petite ville. Cette chanson est devenue rapidement célèbre car elle a été enregistrée en 1898 et a pu ainsi être diffusée. Mais elle l'a été encore plus dès 1940 avec les reprises des crooners et des orchestres de jazz.

Quant aux paroles de la version française de 1948, elles sont l'oeuvre d'un certain Francis Blanche !

Minuit, chrétiens

Autant son compositeur Adolphe Adam - connu pour ses opéras et ballets - que son parolier Placide Cappeau - poète négociant en vin, républicain, socialiste, anticlérical - n'étaient pas du tout portés sur la religion. Des athées qui ont écrit l'un des plus célèbres chants de Noël, surnommé "La Marseillaise religieuse" par son compositeur et même de "chant d'ivrogne" par Claude Debussy !

Gleeson Library, San Francisco

  
Joyeux Noël !

Disponibilité

Fabienne

lundi 10 décembre 2018

La défense d'aimer... ou le Novice de Palermo

Qui connaît ce titre ? Une oeuvre lyrique, oui, mais de qui ?
Richard Wagner a bien écrit un opéra-comique. Nous venons d'acquérir la partition du premier opéra écrit par Richard Wagner Das Liebsverbot oder Die Novize von Palermo (WWV 38), un opéra-comique en deux actes. Avant cela, Wagner a tenté Les Noces, restées inachevées et dont le manuscrit fut détruit par Wagner lui-même, puis Les Fées, terminées bien après cet opéra-comique en 1888. 
Le dictionnaire encyclopédique consacré à Wagner, sorti récemment aux Editons Actes Sud nous confirme que le livret est largement inspiré de Measure for measure de William Shakespeare. L'oeuvre fut créée en 1836 à Magdebourg. A part de très rares productions, il faut attendre 1957 pour voir à nouveau monter Das Liebesverbot à Dortmund, puis en 1973 à Bayreuth. Plus proche de chez nous, l'Opéra du Rhin a réalisé une production en 2016.
Das Wagner Lexikon nous renseigne davantage sur cette oeuvre très peu jouée.

Le lien privilégié de la bibliothèque avec la scène lyrique genevoise permet de constater que cette oeuvre n'a jamais été jouée à Genève. 


Mise en scène de Marianne Clément en 2016

 
Disponibilité
Muriel

lundi 26 novembre 2018

L'OSR fête son premier siècle

Dans quelques jours, le 30 novembre prochain, nous fêterons le premier concert de l'OSR dirigé par Ernest Ansermet, fondateur de l'orchestre ! Au programme le Shéhérazade de Rimsky-Korsakov, venant clore un concert où Haendel, Mozart, Benner, Jaques-Dalcroze se succédèrent. La deuxième soirée de l'orchestre est un hommage à Claude Debussy qui restera au fil des décennies un compositeur de prédilection pour l'OSR, comme à sa suite Honegger, de Falla, Stravinsky, Dukas ... A noter que l'orchestre à sa création, hormis la harpiste, est constitué exclusivement de musiciens ! 

A l'occasion de ce centenaire, les images d'archives de la RTS ont permis de réaliser un dossier, ponctué par de nombreux témoignages de musiciens de l'orchestre, parcourant ainsi les périodes dirigées par les plus grands chefs successifs : Ansermet, Sawallisch, Jordan, Janowski et Nott.

Dukas, Ansermet, enregistrement de 1963


Depuis 50 ans, l'OSR et la bibliothèque ont tissé des liens. Notre collection de matériels d'exécution servent régulièrement aux productions actuelles et ont servi également par le passé. Par exemple, la partition et le matériel d'orchestre de L'apprenti sorcier de Dukas ont été empruntés par l'OSR, au début de l'existence de la bibliothèque, sise à la Promenade du Pin, pour le premier concert d'abonnement en automne 1964. Cette oeuvre figure d'ailleurs dans les tout premiers concerts de l'OSR dès les années 1919, 1920.

En 1983, pour le centenaire d'Ansermet, Jean Mohr avait réalisé une série de photographies réunies dans le programme des concerts commémoratifs cette année-là.

Pour les concerts commémoratifs de cette semaine, tout le programme est détaillé ici.

Consultation

Muriel

lundi 19 novembre 2018

Debussy à la plage


Le dernier ouvrage de Rémy Campos, coordinateur de la recherche à la HEM, évoque l'été : Debussy à la plage ! Il s'agit là d'une co-édition entre la Haute Ecole de Musique et les Editions Gallimard. Mais qu'on ne s'y trompe pas, l'auteur insiste, le titre n'est donc pas celui d'une pochade qui alignerait des photographies inédites levant le voile sur l'intimité d'un génie. La formule est moins une allusion anecdotique au décor balnéaire des clichés d'août 1911 que l'indication du thème de notre enquête : des lieux pris au sérieux et inlassablement interrogés afin de saisir ce que les personnes y font et en font.

Ainsi, les différents chapitres nous donnent à saisir les pans de la vie ordinaire  du compositeur de même que celle de ses contemporains. Les sources iconographiques reposent sur les albums photographiques des Debussy, complétés par les prises de vues des amateurs de l'époque et des cartes postales et pour le chapitre Avenue du Bois celles de Jacques-Henri Lartigue.

 
Présentation de l'ouvrage (voix de Denis Podalydès)

L'image de la couverture est conservée à la BNFoù l'on peut voir, comme dans les studios, le sujet qui pose seul devant l'objectif. La destination balnéaire choisie par son épouse le laisse d'ailleurs agréablement surpris :
Ce pays est beaucoup moins désagréable qu'on pouvait le penser. L'air qu'on y respire est léger, la mer apaisante, les gens acceptables.
Lettre à Jacques Durand, Houlgate, 5 août 1911
Pour découvrir d'autres images de l'ouvrage, vous pouvez vous rendre sur le site consacré à la photographie L'oeil sensible. Enfin, l'ouïe n'est pas en reste, l'ouvrage contient un enregistrement du Martyre de Saint-Sébastien dirigé par Stefan Asbury en 2005. La création de cette oeuvre en mai 1911 précède de quelques semaines l'été à Houlgate.

Disponibilité
Disponibilité (Le Martyre, édition de 1911)
Muriel

lundi 12 novembre 2018

Mais qui est-ce ce Lesure ?


François Lesure, vous connaissez ? Si ce nom ne vous dit rien, les quelques lignes d'Alain Pâris sur le site d'Universalis vous montrera l'ampleur des travaux de ce musicologue exceptionnel. Je me suis fait cette réflexion l'autre jour en prenant un volume des sonates de Dominico Scarlatti éditée dans la collection Le pupitre, collection dirigée par l'homme de ce billet : il est partout. Ainsi, quand on travaille quotidiennement avec des partitions, tôt ou tard, on est appelé à se dire : mais c'est qui ce Lesure ? Exemples. 

François Lesure et sa future épouse Anik Devriès ont établi il y a 40 ans aux éditions genevoises Minkoff Le dictionnaire des éditeurs de musique français. Ces deux volumes recensent tous les éditeurs parisiens et de province avec des données sur les années d'activité, sur les raisons sociales des éditeurs, leurs adresses, le relevé des cotages utilisés... une mine de renseignements quand on catalogue des partitions anciennes. Dans les notices du catalogue, une zone permet de voir si on a utilisé le Lesure ("le Lesure" abréviation utilisée pour le plus correct Lesure-Devriès) pour dater une partition. La notice de Tobie de Gounod est ainsi datée grâce à la raison sociale et l'adresse bibliographique.

Comme Lesure et son épouse ont étroitement collaboré avec les éditions Minkoff à l'établissement d'un catalogue de fac-simile, vous trouverez le fruit de leur travail commun en bibliothèques comme celui consacré aux pièces pour virginal de Thomas Tomkins.

Mais sans doute que pour la plupart des mélomanes le nom de François Lesure est intimement lié à celui de Claude Debussy. Auteur du catalogue de l'oeuvre du compositeur de La Mer, il a édité, préfacé et établi la biographie du musicien français.

Disponibilité
Muriel

lundi 5 novembre 2018

La Maison des arts du Grütli fête ses 30 ans

L'école du Grütli entre 1873 et 1880
BGE, CIG, VG P 0297

La Maison des arts du Grütli qui abrite la bibliothèque fêtera dimanche prochain son trentième anniversaire. Concernant l'aspect historique du bâtiment, le service Interroge des bibliothèques de la Ville de Genève a fourni une réponse sur le sujet que vous pouvez lire dans la base de connaissances du service !


Après 1894
BGE, CIG, IG 2000-003-32

L'article du Journal de Genève du 30 juin 1988 dévoile le futur établissement avec nos locaux encore tout vides au centre de la page ! La plaquette de l'inauguration titrait elle : Maison du Grütli, une ruche culturelle.


La bibliothèque a emménagé dans ses locaux avec quelques mois de retard. Nous vous donnons donc rendez-vous en 2019 pour fêter nos trente bougies en musique...

En avant-goût, quelques documents pour dimanche prochain !

Disponibilité (Tu finiras au Grütli)
Disponibilité (Happy birthday)
Muriel


lundi 29 octobre 2018

Concours de Genève 2018 : au tour de la clarinette...


Certains sont peut-être devenus clarinettistes après avoir entendu "le chat" de Pierre et le loup de Prokofief. La clarinette, après onze ans d'absence, est l'une des deux disciplines avec le piano en course pour le prochain Concours de GenèveEn juin dernier, le jury de préselection a retenu 42 candidats, dont neuf musiciennes parmi 167 dossiers. Ce choix se réalise par vidéos.

Cette semaine aura lieu le premier récital composé de la Fantaisiestücke de Robert Schumann et d'une pièce contemporaine à choix. Ne seront retenus pour le deuxième récital que 18 candidats. Le programme est librement choisi par la ou le clarinettiste avec une des deux sonates de l'opus 120 de Brahms. La demi-finale permettra de sélectionner trois des six candidats restants. La finale avec orchestre aura lieu le 14 novembre au BFM avec pour pièce imposée une pièce du lauréat de composition de l'an passé : le sud-coréen Jaehyuck Choi aux côtés d'un concerto du répertoire, dans l'ordre chronologique, à choix : Mozart, Crusell ou Rietz.

Petite pensée pour Thomas Friedly, président du Jury du dernier concours en 2007 disparu tragiquement quelques mois plus tard, professeur attachant à la Haute Ecole de Musique de Genève, soliste à l'OCL et dans de nombreux festivals. Il avait lui-même été lauréat du concours en 1971. 

Thomas Friedly et l'allegro. op 36 de Krommer

Enfin, si vous voulez en savoir davantage sur le concours de Genève, tout a été dit dans un précédent billet.

Disponibilité des oeuvres contemporaines du premier récital :

Sonate pour clarinette solo de Denisov
Clair de Donatoni
Rechant de Holliger
Assonance de Jarrell
Bug de Mantovani
Der kleine Harlekin de Stockhausen
Fantaisie de Widmann

Muriel

lundi 22 octobre 2018

Phil Collins plays well with others

Phil Collins est en couverture du dernier numéro de Batteur magazine car son dernier album qui totalise 4 CDs Plays well with others est sorti tout dernièrement.




Génial ! Grâce à cet article, je peux vous emmener au début des années 80. Les ressources du web sont inépuisables... et me permettent de retrouver la playlist du concert de la tournée de Peter Gabriel pour la sortie de son 3e album en 1980. J'y étais... et l'intro du concert, dans une salle de basket au Bout du Monde, public assis parterre, Gabriel traversant la salle jusqu'à la scène sur les premières mesures de Intruder reste dans les mémoires de quelques privilégiés. Je ne vous en parle pas pour un p'tit coup de nostalgie, mais ce titre a précisément marqué "le son Phil Collins" !


Batterie sans cymbales et création de l'effet Gated reverb pour obtenir un son puissant, grave et percutant reste une particularité de cette époque qu'on retrouve dans In The Air Tonight contemporain à l'album de Peter Gabriel ou encore dans I know there is something on de Frida (ex-Abba)

La bibliothèque dispose de partitions de batterie rock, du dictionnaire encyclopédique du son qui vous permettra de comprendre l'effet Gated reverb ou encore de la chanson avec laquelle Phil Collins remporta son oscar en 2000. La couverture de Batteur magazine a raison, Phil Collins a 7 vies...

Disponibilité (biographie)

Disponibilité (Batteur Magazine)
Muriel

lundi 15 octobre 2018

Partition patrimoniale restaurée : Frank Martin

La Musicale ne se résume pas à un libre accès avec des partitions qui peuvent être empruntées. Elle gère aussi un fonds de partitions patrimoniales dont il faut prendre soin. La BGE compte un pôle de restauration ainsi qu'un pôle de conservation préventive, tous deux sollicités par tous les départements de la bibliothèque.

Cette année, c'est la partition manuscrite des Jeux du Rhône de Frank Martin qui est de retour d'un atelier de restauration genevois. Il a fallu pas moins de 22 heures pour nettoyer cette partition, la consolider en recousant les cahiers ou en réparant les pages abîmées.

Avant restauration

Cette oeuvre fut créée le 7 juillet 1929 à Genève à l'occasion de la IVe Fête du Rhône. L'auteur du poème est Jean-Louis Piachaud. On peut lire dans le Journal de Genève au lendemain de la fête :
M. R.-L. Piachaud a écrit pour la circonstance un poème d'une très grande noblesse. Maître de l'image, il connaît aussi tous les secrets du rythme et du nombre [...]. Quant à M. Frank Martin, qui composa à part l'Ouverture et divers morceaux empruntés, la musique des Jeux, il convient de constater que sa partition est particulièrement remarquable. Il a su admirablement souligner le poème, en a marqué habilement le sens hiératique quasi sacré.
A cette époque, le compositeur est enseignant à Genève au Conservatoire de musique et à l'Institut Jaques-Dalcroze.

Partition restaurée, cop BGE

Les Bastions conservent l'affiche originale de 1929. Celle-ci est visible sur le Catalogue collectif suisse des affiches.

Consultation (Frank Martin)
Disponibilité (IVe Fête du Rhône)
Muriel

lundi 8 octobre 2018

Joyeux anniversaire Michael Jarrell

Le 8 octobre, le compositeur genevois Michael Jarrell fête son 60ème anniversaire. Mais qu'offrir à un ami célébrant un tel chiffre rond ? Le Lemanic Modern Ensemble a trouvé la parade : un concert ! Quatre oeuvres de Michael Jarrell seront interprétées à cette occasion, certaines en création suisse. Cerise sur le gâteau (d'anniversaire), l'Orchestre de la Suisse Romande ainsi que le soliste de renom Emmanuel Pahud seront de la fête.

© C. Daguet / Editions Henry Lemoine


Au programme :

  • ...un temps de silence... : dans sa version pour flûte et orchestre, ce concerto a été commandé et créé par l'OSR en mars 2007 au Victoria Hall, sous la direction d'Heinz Holliger, avec le flûtiste Emmanuel Pahud à qui cette oeuvre est dédiée.



Dans un article du Temps publié le 28 septembre 2018, Michael Jarrell affirme être "très touché que le Lemanic Modern Ensemble et l'OSR se réunissent pour un tel événement, et qu'il soit fêté dans [sa] ville, le jour J. (...) L'affiche a été conçue par les programmateurs en forme d'hommage, avec le flûtiste Emmanuel Pahud et le violoniste Svetlin Roussev. [Il a] beaucoup de chance que ces artistes "incarnent" [son] anniversaire sous la baguette de Pierre Bleuse."

La bibliothèque possède déjà de nombreuses partitions de Michael Jarrell mais elle complètera sa collection à l'occasion de ce jubilé. A suivre dans les nouvelles acquisitions de La Musicale.


Disponibilité
Fabienne

lundi 1 octobre 2018

Manset, Beethoven, Sibelius et Cie

Enchaînement dû au hasard des billets, non voulu, un voyageur succède à Nicolas Bouvier...

Voici la jolie définition de Gérard Manset faite par le journaliste Christian Lecomte du Temps :
Il a 72 ans, a chaussé à la sortie de l’adolescence des semelles de vent pour aller écouter les rumeurs du monde. Homme peu disert, impalpable, auteur de 20 disques – La Mort d’Orion en 1970, Royaume de Siam en 1979, Lumières en 1984 et le quasi hiératique Il voyage en solitaire en 1975 au son singulier comme sorti d’un piano à peine accordé. Jamais monté sur scène, si peu vu à la télévision.
extrait du nouvel album « A Bord du Blossom »
(sortie le 21 septembre 2018)

Le chanteur « impalpable » se laisse découvrir avec l'âge. Il est l'invité de la rubrique d'Olivier Bellamy* dans le dernier numéro de la revue Classica.
Dans cette rubrique, l'invité parle des grands classiques qui l'ont influencé. Pour Gérard Manset, incontestablement Beethoven a compté :
Il y a chez Beethoven une dimension, une épaisseur, une organisation mathématique qui m'émerveille. J'aime moins Bach. Je suis très sensible à Brahms. Je suis pour les grandes masses, pas les petits dessins dans les coins. Donc Balzac, Zola, et Beethoven.
Dans la liste des oeuvres-clés, il cite également la Valse triste de Sibelius, à (re)découvrir de toute urgence, sur Naxos par le Helsinki Philharmonic Orchestra.


Le chanteur mélomane est aussi un homme visuel, son oeuvre photographique en témoigne. Il publie MaNsEtLaNdIa l'an passé.



tiré de Mansetlandia, 
cop. Gérard Manset (Ed. Favre)


Dans les années septante, je ne connaissais pas le visage de celui qui chantait Il voyage en solitaire. A présent, à travers MaNsEtLaNdIa, je peux découvrir le «décor» des chansons, et tout l'univers exotique qui nous faisait rêver à l'époque !
Il faisait jour, j'étais très en hauteur, en altitude, voyais la mer au loin, parti dans une bourgade où nous venions d'arriver pour y acheter quoi donc, de l'huile ? des noix ? Les sacs étaient dehors, en vrac. Je m'étais mis à nager, or contrairement à toutes les sensations de liquide primordial et souvent fait de beauté, fulgurance cristalline et scintillement divers, cette fois, bien que très claire, l'eau laissait voir un fond uniformément gris et une roche concassée. [p. 84]

* également sur le web : sur Radio Classique à 18h du lundi au vendredi, puis sur son blog 

Disponibilité (partition)
Disponibilité (MaNsEtLaNdIa)
Muriel

lundi 24 septembre 2018

Bouvier : Faire de la musique avec cette vie unique

Voyager, écrire, photographier, chercher des images : ces quatre activités varient et se succèdent selon la loi de l'offre et de la demande, et se complètent plutôt qu'elles ne se nuisent.                    - tiré de Petite morale portative
par son ami Jean Mohr

Avant tout, dans le silence, il est encore possible d'entendre le grain de sa voix, un peu traînante, tremblante... J'ai eu la chance de côtoyer Nicolas Bouvier lors d'un séminaire concernant Le Poisson-Scorpion, puis lors d'une rencontre, sur la petite scène du Théâtre du Crève-Coeur à propos de son métier d'iconographe, bel échange d'un soir ! 

Je ne résiste pas à citer le livre de Vahé Godel Faire de la musique avec cette vie unique :
Avoir la chance d'écrire un poème, c'est pouvoir accomplir le geste le plus « salubre » (le mot « salubre » enchante Bouvier comme le mot « fourbu », — la « fourbure » s'opposant à la « salubrité », comme au Poisson le Scorpion...) [...]. Cette révélation du « rien », cette extrême « frugalité » cette marche solitaire, cet « exercice salubre et litanique », ce « peu » mélodique, « exactement timbré », cette « frontière du silence »... grâce à quoi l'on perçoit « une partition plus vaste » : voilà qui peut-être, au coeur même du récit — du journal — éclaire le mieux l'expérience poétique de Nicolas Bouvier. Autrement dit, « c'est une question de rythme qui a beaucoup à voir avec la musique ». 
pp. 39-43 V. Godel cité ci-dessous. Les termes entre «  » sont tirés du Journal d'Aran et d'autres lieux




Depuis mercredi dernier, la Bibliothèque de Genève fête Bouvier en images, les événements sont rassemblés sous le titre de Follement visuel.

L'exposition d'images de Nicolas Bouvier sera visible jusqu'au 24 octobre prochain. D'autres événements auront lieu : soirée consacrée à son métier d'iconographe ou encore l'exposition Le voyage en images, journal photographique de l'Usage du monde dans le Couloir des coups d'oeil. Toute la programmation est détaillée ici :




Afin de prolonger cet hommage, on peut encore citer La dernière douane, poème du recueil Le dehors et le dedans. Ce pme est placé par Bouvier dans l'édition de 1998 après son dernier texte écrit à l'automne 1997 et vient clore le recueil comme un point d'orgue :

La dernière douane

Depuis que le silence
n'est plus le père de la musique
depuis que la parole a fini d'avouer
qu'elle ne nous conduit qu'au silence
les gouttières pleurent
il fait noir et il pleut

Dans l'oubli des noms et des souvenirs
il reste quelque chose à dire
entre cette pluie et Celle qu'on attend
entre le sarcasme et le testament
entre les trois coups de l'horloge
et les deux battements de sang

Mais par où commencer
depuis que le midi du pré
refuse de dire pourquoi
nous ne comprenons la simplicité
que quand le coeur se brise

Genève, avril 1983 

Quelques documents sélectionnés parmi le choix immense des éditions, des articles, des hommages...

Bouvier numérique les ressources de la Bibliothèque de Genève

Disponibilité : Le dedans et le dehors (dans sa version complète)

Disponibilité (L'oreille du voyageur, et notamment Le texte-partition : "Le poisson-scorpion" à l'écoute du "Quatuor en sol mineur" de Claude Debussy par Nadine Laporte.)

Disponibilité (Nicolas Bouvier : Faire un peu de musique avec cette vie unique de Vahé Godel)

Disponibilité Poussières et musiques du monde (CD)

Disponibilité (Nicolas Bouvier : Un galet dans le torrent du monde d'Adrien Pasquali)

Disponibilité (Comment va l'écriture ce matin de Nicolas Bouvier, etc.)

Muriel